L’intervention chirurgicale en pratique


1. Marquage cutané pré-opératoire

Le marquage du trajet des varices sur la peau la veille ou l’avant-veille de l’intervention sert de guide au chirurgien pendant l’intervention. Réalisé en position debout, il est indispensable car il résume les données du bilan et repère d’une part toutes les varices à retirer (qui deviennent invisibles en position allongée) et d’autre part les veines à préserver. Ce temps, hautement technique, associe un repérage manuel et un repérage guidé par écho-doppler. 


2. Anesthésie

Deux types d’anesthésie peuvent être utilisées, isolément ou en association, en fonction du réseau variqueux marqué. L’anesthésie locale par tumescence consiste à injecter sous la peau autour des varices une grande quantité de produit anesthésique très dilué. L’anesthésie tronculaire consiste à injecter du produit anesthésique au contact d’un nerf au niveau de l’aine et/ou en arrière de la cuisse, entraînant l’insensibilisation « en bloc » de toute une région de la jambe. 
Une perfusion permet d’associer une somnolence plus ou moins profonde selon le désir du patient, lié essentiellement à son anxiété. Le chirurgien a obligatoirement besoin d’une anesthésie de la jambe. Le patient a éventuellement besoin d’une « anesthésie de la tête ». Pour des suites opératoires simples, cette dernière doit idéalement être la plus légère possible. Avec moins de drogues injectées, plus rapide est la récupération… 


3. Acte chirurgical

En fonction de la stratégie de traitement adoptée, trois temps sont possibles. Un temps est constant : les varicectomies ; deux temps sont occasionnels : la crossectomie et l’éveinage saphènien. Le concept thérapeutique le plus récent, la méthode ASVAL, vise à préserver la veine saphène et sa terminaison chaque fois que possible, en fonction de l’anatomie variqueuse et de l’intensité de la dégradation des parois veineuses.

- La crossectomie est actuellement évitée dans notre équipe dans 95 % des cas, car elle déclenche souvent l’apparition secondaire de réseaux inguinaux profonds, en relation avec des récidives variqueuses. Si elle est indispensable, elle nécessite une incision de 2 à 5 cm dans le pli de l’aine ou en arrière du genou. La fermeture de la peau est assurée par des fils enfouis se résorbant en 2 à 3 semaines et renforcée par des bandelettes adhésives à garder 10-12 jours. 
- La veine saphène est conservée chaque fois que son calibre est resté modéré et surtout régulier. Si elle est trop dégradée, il est préférable de la retirer en douceur en la retournant à l’intérieur d’elle-même (invagination). Cette technique, peu agressive, ne nécessite qu’une ou deux incisions de 3 à 5 mm. 
- L’ablation des branches variqueuses est le geste capital, parfois suffisant isolément à condition d’être très complet en étendue. C’est la partie la plus longue, mais formellement indispensable, de notre chirurgie (parfois jusqu’à 4 heures !). Elle est réalisée avec des crochets fins qui permettent d’extirper les veines à travers de multiples micro-incisions (1 à 3 mm). Ces incisions sont habituellement refermées par de petites bandelettes adhésives à garder 10-12 jours.

Aucune transfusion n’est nécessaire. 


4. Pansement post-opératoire


Sauf exception, le pansement est très simplifié : bandelettes adhésives et double couche de compression élastique (bas et chaussettes). La première douche est autorisée le lendemain soir de l’intervention, avec votre savon habituel. Le protocole de compression forte post-opératoire vous sera fourni lors du marquage pré-opératoire.